"Anatomíe de Sert" est le titre du projet de conservation et de restauration des toiles de Sert qui recouvrent les murs de l’église du Musée San Telmo.
Ce titre a été choisi parce que l'anatomie est une science qui étudie les caractéristiques, la localisation et les interrelations des éléments constituants d’un organisme et c’est cette ligne de travail que nous avons voulu suivre avec l’œuvre de Sert.
Depuis le début, la conservation de ces toiles a fait l’objet de graves problèmes. En plus du vieillissement naturel des matières qui les composent, ces toiles adhèrent au mur et ont donc été affectées directement par tous les problèmes dérivés des caractéristiques constructives de l’édifice.
C’est pourquoi il était nécessaire, après des interventions répétées tout au long de leur histoire, d'entreprendre un projet intégral qui tiendrait compte simultanément de tous les facteurs de détérioration, à la fois internes et externes.
C’est ainsi qu’a surgi le projet «Anatomie de Sert», non pas comme un projet ponctuel d’intervention de restauration, mais comme un processus intégral d’analyse entrepris en 2007 et qui se poursuivra de manière continue et indéfinie à travers un plan programmé de conservation préventive.
Dans ce processus, nous pouvons différencier plusieurs phases, dont certaines sont déjà achevées:
Une première phase préalable de protection préventive implantée avec un caractère d’urgence, nécessaire pour parer à tous les risques.
Cette protection, réalisée par l’entreprise Artelan S.L en 2007, a consisté à réaliser des consolidations ponctuelles des zones les plus affectées afin d’éviter le risque de pertes de peinture. Plusieurs de ces consolidations ont dû être maintenues jusqu’à ce jour et peuvent encore être observées à la surface des peintures sous forme de petits papiers collés.
Une seconde phase d’étude et d’intervention sur les facteurs de détérioration externes.
Parmi tous les facteurs externes, les plus graves sont ceux liés aux problèmes d’humidité existant dans l’édifice et qui ont été, depuis le début, le principal facteur de dégradation des toiles.
Parmi les principales actions mises en œuvre pour corriger ce problème, nous pouvons remarquer les interventions réalisées durant la réforme de l’édifice sous la direction de Nieto Sobejano, comme l’élimination de la plinthe en marbre qui couvrait tout le périmètre de l’église et qui favorisait la montée d’humidité depuis le sous-sol; le remplacement de l’ancienne toiture de l’église ou la restauration de la maçonnerie extérieure pour minimiser les filtrations d’eau à travers les murs de l’enceinte.
Une troisième phase de stabilisation et de vérification de l’efficacité des mesures prises et leur subordination aux conditions d’utilisation de l’espace. Ainsi, durant deux ans et tout en maintenant les protections préventives dans les zones les plus exposées, les données de température et d’humidité relative de l’église ont été recueillies au moyen de capteurs d’environnement.
Enfin, nous abordons actuellement la quatrième phase avec l’étude et l’intervention sur les facteurs de détérioration internes, qui se complètera d’un Plan de Conservation préventive à long terme.
C’est l’entreprise Ártyco qui sera chargée de ce travail, qui se déroulera de mai à octobre 2013.
Conservation préventive et maintenance des toiles. Une fois terminée la restauration des toiles en 2014, un programme de conservation préventive de maintenance a été implanté de manière permanente, pressenti comme le meilleur moyen pour garantir le suivi de l'état des toiles et optimiser les ressources financières en évitant de grands investissements dans de nouvelles campagnes de restauration.
Jusqu'à cette date, il a été constaté entre autres que les données hygrométriques annoncent une amélioration des niveaux d’humidité ; d’autre part, des interventions ponctuelles de fixation de strates polychromes et de récupération de la transparence des glacis et des vernis ont été mises en œuvre.
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